La bataille de la Sambre

Commandée par Rommel, la 7^ème division de panzers est en mai 1940 une des grandes unités jouant un rôle majeur dans la réussite du plan allemand visant à isoler le groupe d'armées franco-anglo-belge sur les côtes de la mer du Nord. Elle franchit de force la Meuse en Belgique le 13 mai à Dinant, enfonçant la 18è division d’infanterie française après une journée de combats. Les Français engagent leurs réserves dans la précipitation pour tenter de contenir les Allemands. Deux divisions de premier rang sont donc envoyées pour barrer la route aux panzers : la 1^ère division cuirassée de réserve et la 4^ème division nord-africaine qui stationne entre Anor et Trélon, sur la ligne des fortifications françaises, près de la frontière belge. Tombant face à la 1^ère DCR, la 7^ème panzer est surprise par les puissants et nombreux chars français (B1bis et H39), mais après quelques pertes sévères, les chars allemands, plus mobiles et mieux coordonnés évitent l’affrontement et laissent le soin à l’artillerie allemande, bien dirigée, de détruire un à un la plupart des B1bis, paralysés par un manque d’informations sur l’action de l’ennemi et l’épuisement rapide de leurs réservoirs d’essence. Face à la 1ere DCR, c’est plus la 5^ème panzer division qui est engagée et est momentanément stoppée. Cette dernière suit donc un peu plus au Nord, et avec un petit décalage, l’avancée de la 7^ème division de panzers vers l'ouest. La 4^ème division nord-africaine combat et se sacrifie entre Dinant et la France ; elle disparaît plus ou moins le 15 mai, quelques éléments parvenant toutefois à regagner la France. A la fin de la journée du 15 mai, les restes des trois divisions françaises (18^ème DI, 4^ème DINA et 1^ère DCR) arrivent au niveau de Beaumont et, battant en retraite, repassent la frontière française.

Après avoir dégagé sa route le 16 mai au matin, Rommel dispose ses forces entre Beaumont et Sivry. C’est alors que les soldats du 84^ème régiment d’infanterie forteresse, éléments du Secteur fortifié de Maubeuge, apprennent que les Allemands ne sont qu’à quelques kilomètres. Malgré leur optimisme initial, ils n’ont guère les moyens d’arrêter les Allemands car cette portion Sud-Est du Secteur fortifié n’est constituée que d’une ligne de blockhaus légers, équipés pour l’essentiel d’armes automatiques. A l’Est de Maubeuge, seul le fort de Boussois, bien que non terminé, constitue un obstacle significatif à l’avance allemande.

La Sambre est après le mince rideau de blockhaus du 84^ème RIF, le dernier barrage possible avant que la division de panzers de Rommel et la 5^e division de panzers qui la suit un peu plus au Nord n’atteignent Cambrai et ne passent sur les arrières du corps expéditionnaire franco-britannique engagé en Belgique. Le haut commandement français décide donc de rappeler plusieurs formations majeures pour tenter d’arrêter les Allemands sur la Sambre. Plusieurs divisions nord-africaines et une division d'infanterie motorisée, bien équipées, mais surtout la 1ere division légère mécanique, l'élite de la cavalerie française. Tandis que les Français arrivent en ordre dispersé pour colmater la brèche et éviter l’encerclement en Belgique, Rommel fonce vers l’ouest avec son bataillon de reconnaissance, prenant parfois des risques inconsidérés. 

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